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  • : jardin du sens
  • : fruit des expériences d'une passionnée du Nord de la France avec conseils adaptés, erreurs à éviter,portraits de plantes, idées d'aménagements,conseils pour petit jardin. Une invitation entre pragmatisme et poésie pour concevoir avec vous un petit coin de paradis, un refuge pour l'expression de soi.
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  • Albine Zola
  • Art-thérapeute, spécialisée dans deux domaines: les arts plastiques (expression, peinture abstraite) et l'approche hortithérapeutique. Diplômée de la faculté de médecine libre de Lille, diplômée de psychologie.

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"Le bonheur est un seul bouquet: confus léger fondant sucré." Paul Eluard

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 18:39

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Le jardin blanc est  un exercice de style pas si facile à mettre en œuvre  en réalité. Car s’il est tentant de n’utiliser que des plantes à fleurs blanches, la déception et l’ennui risquent d’être au rendez-vous. La référence en la matière est celui du célèbre jardin de  Sissinghurst . Mais il en existe d'autres en Angleterre comme celui du Barrington Manor  . En France  Le jardin blanc  du beau parc floral d'Apremont- sur- Alliers est à voir également. A ¨Paris Celui du parc André citroen , d’esprit plus contemporain, a ses amateurs. Dans notre région c’est celui de l’abbaye de Valloires à voir absolument en avril mai quand l l'allée des cerisiers « Mont Fuji » est en fleurs.

Un des problèmes majeurs de ce genre de "jardin-performance" où la moindre négligence se voit ,c'est la nécessité d'enlever régulièrement les fleurs fanées. Rien de plus moche en effet qu'un buddleia 'white profusion' en fin de course par exemple.

  Lors des fêtes dédiées au jardin,  des professionnels de l’art paysager s’exercent régulièrement à créer autour de cette non couleur des scènes  aussi raffinées qu’improbables, et il faut bien le dire assez conceptuelles :  dressés dans un rectangle de 3 m sur 5 pour l’occasion, à la manière d’un tableau, on se demande comment de tels massifs pourraient perdurer tant l’ aspect esthétique prend le pas sur les exigences des plantes, leur durée de vie, la nécessité d’intervention. Là encore toute la difficulté réside dans l’association des végétaux et la pérennité des scènes.

Car le jardin blanc est avant tout un jardin de feuillages, un savant mélange de textures et de formes ; la déconvenue vient souvent de la trop grande importance donnée aux fleurs...blanches alors que les feuillages, couleurs de fond, éléments de décoration sont essentiels. Bien qu'onéreuse, cette solution  où le fond prend le pas sur les plantes est la seule envisagée par certains paysagistes pour des jardins très construits paisibles et sans trop d'entretien.Dans  les jardins urbains ce sont les contenants et les matériaux qui volent la vedette pour des scènes classiques et raffinées .

jardin-blanc 0586Ce jardin  est donc très dépendant des matériaux utilisés pour lui servir d’écrin : la brique, les schistes orangés, les ocres jaunes ne lui vont pas très bien au teint. Tous les dégradés de gris, l’ardoise, la pierre bleue, les noirs chauds, le gravier et les murs blancs ou gris, le magnifient. Ajouter des structures blanchies ou peintes à la chaux  (pergolas, ponts, mais les troncs d’arbres aussi !),  concourt  grandement à la réussite d’un tel jardin.

Les jardins de taille moyenne à petite sont également plus adaptés, ainsi que les jardins formels et très construits, le blanc a  d’ailleurs la propriété de les agrandir visuellement et de les illuminer le soir! Grande pelouse et présence écrasante du vert ou de grands arbres ne sont pas forcément le meilleur cadre, à moins d’avoir un jardinier à plein temps pour aménager des scènes à l’impact visuel suffisant (et de les entretenir !)

jardin-blanc-0557.JPGAvoir donc l’écrin et les feuillages constituent plus de la moitié du travail ; à part les fleurs blanches, ce sont les feuillages  qui rehaussent l’éclat de ce type de jardin, en particulier ceux qui contiennent du blanc : rechercher tout ce qui se termine par 'variegata', 'alba', 'albo picta', 'pulverulenta' ..Les feuillages gris ou grisés, pelucheux ou non,  sont également essentiels dans la composition de ce genre de scène, la difficulté réside essentiellement dans l’exigence de ces plantes car le gris ou le bleu, le vert bleuté (glauque)  témoignent souvent d’un besoin de soleil et terre drainée, mais il existe des exceptions (saules, fothergilla). Jolies sur les photos certaines associations ne sont pas toujours  viables; à gauche une combinaison idéale réunie sur la même plante: la très belle et rare "digitalis  Ice Queen " au doux feuillage argenté, aux fleurs blanches immaculée, et aux  boutons vert pâle.

 

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A l’ombre,  le gris peut être remplacé par une note de fraîcheur : le vert pâle acidulé  peut jouer ce rôle .On peut donc rechercher  toutes les fleurs  qui possèdent cette note associée blanc-vert (certains hortensias). Le blanc des feuillages contribue aussi à éclairer la scène dans les  coins d’ombre et sera d’un bel effet sur un fond sombre. Trop souvent conçu au soleil Le jardin blanc est sans doute « la » solution pour les jardins d'ombre.

jardin-blanc-0436.JPGPour le vivre en toute décontraction dans un jardin privé, et ne pas s'en lasser, éviter  l'intégrisme du blanc immaculé, et au printemps par exemple,  se permettre quelques écarts (floraisons blanches mais avec une pointe de couleur) ou grands écarts ! d’autant que les gris sont encore ternes à cette saison, et que les verts acides des premiers bourgeons ne permettent pas de donner encore la pleine mesure au reste de la scène. En fin de saison, ne pas oublier les asters et assimilés, les grandes graminées à floraisons argentées ou blanches (choix assez restreint, les floraisons blanches étant souvent celles des variétés les moins rustiques), et toutes les vivaces d’arrière-saison, car elles sont nombreuses !Des petits fruits colorés, des feuillages rougissant  et quelques entorses reposeront un peu le regard après cette débauche de "non-couleur" , et pourquoi pas une association avec des dégradés de bleu et de mauve, ou les jaunes doux pour finir la saison en couleurs.Bref, jardin blanc oui...mais pas forcément "des 4 saisons" (autre exercice de style!).

Un jardin blanc peut d'ailleurs être blanc nuancé; ainsi sans tomber dans la layette on peut utiliser une touche de rose tendre , et surtout quelques végétaux à feuillage pourpre pour donner un peu de contenance un brin baroque, d'autant que de nombreux végétaux à feuillage panaché de blanc ont souvent cette de touche de rose à leur actif. (saule crevette, géranim macrorhizum 'spessart', aralia elata silver umbrella, certaines heuchères, etc...), et les arbres au feuillage pourpre, à la foraison rose tendre..On échappe ainsi au style bonbonnière. Les gris seront là encore les bienvenus.

Un jardin blanc avec quelques floraisons en camaieu de bleue et de mauve avec quelques feuillages bleutés donneront une impression d'espace à un jardin confiné.Avec ces couleurs froides, attention cependant à l'effet kiss cool.

Le blanc s'associe aussi très bien avec tous les dégradés de vert associés à une pointe de jaunes doux pour une palette gaie et chaleureuse.

  Sur la terrasse, renforcer l’effet par des potées à fleurs blanches,(anthémis, géraniums, feuiillage gris et panachés de blanc) certaines peuvent jouer les prolongations en serre froide et être conservées (anthémis, datura blanc à fleurs doubles, oléria scilloniensis ou aster en arbre, jasmins, passiflore blanche, ipomées vivaces, et autres exotiques…).

Voir page sur le blog pour liste de plantes et conseils . Voir également l'album photo.

 

 

 

 

 

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 16:05

 

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Le  printemps est arrivé tardivement . L'occasion de tester de nouveau bulbes et des associations. Cette année, ce sera sous le signe du fleurissement durable: plus de bulbes jetés, de tulipes qui dépérissent, tout reste en terre. La préférence  a été donnée au blanc et aux narcisses de forme et de couleurs inédites ainsi qu'aux tulipes botaniques qui reviendront années après années (testées depuis 10 ans chez moi) et dont la taille des fleurs n'a rien à envier aux Darwin sophistiquées  .Elles seront associées aux narcisses en tenant compte de la simultanéité des floraisons ainsi que des couleurs, le choix des coloris dans les tulipes botaniques étant restreint (blanc, orange, jaune, rouge pour les plus grandes), un peu plus bariolés pour les plus petites mais en retrouvant la même base de couleurs. (le rouge existe aussi mais n'a pas été utilisé).

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Un narcisse archi double qui ne pique pas du nez...

 

 

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Ceux qui ressemblent à des petites roses sont très beaux mais ne tiennent pas toujours debout (à droite)

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Narcissus 'every day' à grandes fleurs

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Une colerette orange du plus bel effet

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   ...Parfaite avec les grandes tulipes botaniques orange, blanches et jaunes.

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  Le petit 'white marvel' avec son coeur très double ne s'effondre pas.

 

 

 

 

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Des tulipes botaniques courtes aux couleurs tendres quand elles sont fermées le matin ou par temps gris...

 

 

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...et qui découvrent leur coeur chatoyant sous le soleil.

 

 

 

 

 

  bulbes-de-printesmps 0416Ci-contre et ci-dessous,un grand et beau narcisse entièrement blanc de blanc .... et parfumé...

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Narcisse 'Romance'

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Paquerettes pomponettes, pensées blanches et tulipes botaniques dans le fond (elles blanchissent en grossissant)

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Différents narcisses au coeur tendre...

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Le classique Mont hood à grande trompette qui devient blanc en cours de floraison.

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Colerette lumineuse et beau contraste entre le saumon et le jaune vif...

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  Narcisses multiflores 'géranium' et narcisses des poètes très parfumés 

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 00:12

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Le bleu est la couleur préférée des occidentaux  ; il suffit de lire le petit livre de Michel Pastoureau ‘bleu’ qui nous raconte l’histoire de cette couleur pour s’en persuader. J'ai un souvenir ému du tableau monochrome de Klein où il le rend quasi phosphorescent tant la couleur est saturée, mystérieusement pigmentée, habilement montée sur une couleur plus sombre sans doute. Les plantes aux fleurs  vraiment  bleues sont rares dans la nature mais certaines  possèdent cette incroyable couleur bleu pur et profond souvent foncée que les obtenteurs appellent « indigo » en référence à cette frange du spectre chromatique qui se situe à la limite du violet et qui n’est déjà plus dans le bleu cyan, pourtant considéré comme le « vrai » bleu primaire (que de très rares plantes approchent).  D’autres ne peuvent prétendre à cette couleur pour des raisons génétiques : il est  impossible (pour l'instant?)  de créer une rose bleue par exemple , et personnellement je ne le souhaite pas ! il en va de même des orchidées : les horreurs  que l’on tente de nous vendre ont subi des bains de pieds dans un colorant ad hoc ! Les pensées  font également l’objet de recherches intensives et même les variétés récentes comme « Delft Blue » ont quand même cette trace de violet dont visiblement il est difficile de se débarrasser, les iris ont le même "problème" mais les obtenteurs ont bien travaillé.

Dans les jardins, il est peut être préféreable d' utiliser ce bleu comme prétexte à camaïeux  vers des teintes plus rouges comme le mauve, le parme, le violine, ou en dégradés jusqu’au blanc ; sinon gare à l’ambiance polaire : le bleu peut s’avérer lassant et incongru s’il est employé seul. Le bleu mythique du jardin Majorelle est beau sous la lumière méditerranéenne. Sous nos latitudes, où le ciel est souvent plus laiteux ou  gris, les blancs, les gris, les argentés ou des couleurs jaune orangé doux  et jaune citron, les vert acide seront les bienvenues (à éviter : saumon, rouge, rose avec les bleus vifs).

Autre difficulté, La perception de cette couleur varie énormément  selon le moment de la journée et des conditions de la météo (voir photo ci-dessus). Ce phénomène que l’on appelle  métamérisme  touche particulièrement le bleu et s’avère être un cauchemar pour les peintres, les photographes  et les graphistes qui travaillent avec cette couleur.

Pour les petits jardins, elle est incontournable associée au blanc, car ces deux couleurs ont le pouvoir d’agrandir l’espace et de donner de la profondeur ; le bleu éloigne, les peintres le savent bien et ce peut être intéressant à appliquer dans une petite surface. De plus le soir, les dégradés de couleurs froides du bleu au blanc  deviennent irréels et phosphorescents.

Définir avec exactitude un bleu n’est pas aisé,  retoucher cette couleur est fréquent, tellement elle semble nous échapper,  ce dont abusent parfois les sites de ventes sur Internet ! Une page de ce blog (ci-contre) est consacrée exclusivement aux fleurs  vraiment « bleues ». Elles peuvent constituer  un point de départ pour l’élaboration d’un massif ou d’un jardin complet : le  jardin bleu peut être le début d’une aventure colorée bienfaisante, passionnante et …céleste !

 

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