Plantes à fleurs bleues: du vrai bleu sinon rien!

Figurent dans cette liste des plantes possédant des fleurs d’un bleu pur qui ne tire pas (ou très peu) sur le violet ni sur le mauve.

LES VIVACES

- les agapanthes ne sont pas réservées au Sud ; de belles variétés comme campanulatus  ‘blue giant’ foncée ou ‘blue triumphator’  plus courte (ma préférée) d’un beau bleu ciel sont  rustiques si on leur réserve un emplacement bien au sec, et un peu de sable qui leur rappellera leur sol de polder où elles sont élevées. Il en existe une multitude de variétés  en « blue  quelque chose », mieux vaut les voir en fleurs pour choisir le bleu convoité tant il en existe d’infinies variations.On commence à les trouver en gros éclat de touffe ce qui assure une présence et un fleurissement précoce.

- Certains iris bleu pâle seulement se rapprochent de cette couleur (car plus ils sont foncés plus ils tendent vers le violet et même le très beau 'mer du Sud' présenté par les revendeurs comme exempt de violet...n'est pas bleu marine, (ou alors ils n'ont jamais vu de bleu marine !). Le bleu pur fait l’objet de débat passionné entre amateurs ! Les iris les plus bleus (donc clairs) sont  à mon avis les suivants : ‘ babling brook ‘(grand) ‘ aigue marine’, ‘ Oregon skies ‘ (grand) et ‘ bel azur ‘ (intermédiaire).

-La scilla sibirica est une bulbeuse, cousine de notre jacinthe commune ; même utilisation, mais étant bien plus menue, elle s'associe parfaitement aux petites tulipes botaniques précoces aux coloris clinquants. Bleu intense et lumineux.

-Commelina tuberosa est une autre bulbeuse mais pour l’été. Peu connnue ! Belle floraison d’un d’un beau bleu pur qui lui vaut encore les faveurs des amateurs. Très facile à réussir.

- La buglosse d’Italie (anchusa azurea) et la variété ‘Lodon royalist’ est une vivace de taille moyenne dont les fleurs sont d’un superbe et vrai  bleu profond ; peu durable dans les sols lourds, elles les préfèrent bien drainés.

- mertensia virginica sorte de consoude américaine très robuste, bien utile pour tapisser les sous -bois et les endroits ingrats à l’ombre ; elle a de belles fleurettes au printemps , escortées de boutons rose et elle disparaît , comme notre consoude locale, quand le sol s’assèche trop en fin d’été.

La consoude bleue (symphitum caucasicum) est aussi envahissante que notre sauvageonne locale mais on lui pardonne , tant elle a de jolies couleurs: avec l'euphorbe petit cyprès jaune souffre  elle fait un couvre sol de choc ravissant et très efficace.

- L’azurite, oursin bleu, chardon bleu ou ‘echinops ritro’ de son vraie nom est spontané dans le Sud de la France ; la variété ‘Veitch’s Blue’ est plus petite (1m) et produit des fleurs en boules d’un beau bleu acier foncé. Il apprécie les terres plutôt calcaires et assez sèches. Quelques épines, feuillage argenté et port buissonnant. C’est une belle plante structurante pour les petits jardins.

-Autre boule bleue, cette fois bleu azur, l’ail d’ornement ‘ caeruleum’ est facile à cultiver en sol drainé. Comme pour tous ses congénères, il faut cacher les feuilles basales qui fanent quand la plante fleurit.

- L’amsonia hubrichtii d’introduction récente, est une belle vivace à fleurs bleu ciel au feuillage plumeux devenant jaune lumineux en automne ; à tester car elle ne fait pas l’unanimité et elle est lente à s’installer. Beaucoup lui préfère la variété plus classique ‘blue ice’.

-Le Brunnera 'Jack Frost' (buglosse de Sibérie), cousin vivace du    myosotis, fait un tabac depuis que les obtenteurs l'ont doté d'un feuillage argenté veiné de vert de toute beauté.  Superbe plante de bordure pour coin frais à mi-ombre.

-Le plumbago (ceratostigma plumbaginoide) vivace arbustive rampante de 30 cms de haut, à la floraison continue en petites fleurettes est d’un vrai bleu, qui évolue vers le mauve en fanant ; à associer à une plante à fleurs blanches ou argentées pour le mettre en valeur car son style carpette et le feuillage foncé qui lui sert d’écrin ont tendance à le rendre bien fade et sombre.

-Salvia azurea grandiflora une vivace arbustive aux fleurs d’un vrai bleu ciel éclatant, qui semble assez costaude chez nous, port gracile et haut à mélanger à d’autres vivaces tardives.

-Le Caryoptéris et sa variété « grand bleu » dont la couleur se rapproche du vrai bleu est une belle vivace ligneuse de fin d’été au feuillage argenté, ce qui suffit pour la mettre en valeur. Il faut la tailler court tous les ans.

-le géranium vivace ‘rozanne’ la vedette des vedettes qui, s’il n’est pas parfaitement bleu, le devient à mi- ombre, qu’il tolère très bien. Un must. Il est l’objet d’une guerre commerciale sans précédent et beaucoup d’obtenteurs ont joué la surenchère ; or des analyses génétiques mettent régulièrement les pendules à l’heure : les « Joly bees » et compagnie sont des copies conformes à l’original : il est cher par rapport aux autres membres de sa famille, mais il le vaut bien. Il fleurit sept mois de l’année (encore en fleurs en décembre !) il a tendance à s’étaler et c’est tant mieux !

- Les Véroniques,  ce genre fourre-tout  où règne une invraisemblable confusion recèle pourtant de nombreux trésors vivaces  aux couleurs bleu gentiane  éclatant comme les variétés ‘austriaca knall blau ‘ et ‘crater lake blue’ en épis ou la jolie et  tapissante ‘pedoncularis Georgia blue’ facile à cultiver. Plus violette mais superbe et très florifère la variété ‘spicata royal candles’ ne passe pas inaperçue. Elles ont besoin de fraîcheur et de terrain léger.

- Le lithodora diffusa ‘heavenly blue’ est  une vivace rase motte  réservée aux terres acides exclusivement et légères si possible, sableuses ; à adopter seulement si les bruyères se plaisent chez vous et à mi- ombre, en sous-bois ; c’est à ce prix qu’elle sera au mieux de sa forme et offrira ses fleurettes d’un bleu extraordinaire.

- La bourrache officinale (annuelle) modeste, elle fait partie des simples et possède pourtant des fleurs d’un bleu très pur. Elle fait ce qu’elle veut et se ressème parfois.

- les pieds d’alouettes ou delphiniums hybrides

Parmi les vivaces voici celles qui remporteraient le titre de  « grand bleu » ; Voir la page qui leur est consacrée dans « les bannis ».Cependant l'on peut réserver une place de choix à trois d’entre eux : les  hybrides  xbelladonna  'Völkerfrieden'  , xbelladonna ‘ballkleid’ et xbelladonna 'cliveden beauty'. Indispensables pour les inconditionnels de cette couleur. Très difficile à associer, comme tous les vrais bleus, le premier d'un magnifique bleu gentiane pur et intense ne sera mis en valeur qu’auprès de verts acides ou de jaunes froids, citron ou encore de jaune-orangé très doux, ou les blancs verdâtres très tendance. Le second  d’un céleste et lumineux bleu  pâle à mouche blanche est raffiné et particulièrement craquant, il est moins difficile à associer. Aérien avec les blancs.Le troisième est d'un beau bleu pur porcelaine d'une tendresse infinie.Pour les incorrigibles, et ceux qui ne peuvent pas résister aux grands hybrides le fabuleux 'finsteraarhorn' est d'un bleu renversant.

 

 -Le pavot bleu de l’Himalaya : oui son bleu est inoubliable, oui c’est une plante exceptionnelle mais elle n’est pas faite pour vivre chez nous ; un point c’est tout ; à oublier sans regret. A voir  dans un jardin anglais où elle est bichonnée heure par heure… en trois huit.

LES ARBUSTES

-Le céanothe persistant est « l’arbuste  bleu » très convoité dans nos régions ; certains sont d’un bleu intense comme le magnifique ‘Concha’ cependant et malgré ses nombreux atouts, il peut disparaître après un gel sévère, même ‘Repens’ (bleu clair) pourtant courant n’est pas aussi rustique qu’on le prétend et n’apprécie pas trop l’argile. Et quand il ne gèle pas, il disparaît parfois par pans entiers sans aucune raison ! Il faut  le considérer comme une plante temporaire dans notre région. Dans les petits jardins où la place est comptée et l’erreur pas permise, lui préférer le céanothe caduc.  ‘ Henri Desfossé ‘ est mon préféré, un arbuste bien résistant  lui et qui fleurit en été d’un beau bleu foncé. ‘ Gloire de Versailles’ est plus clair ». certains les associent pour  un bel effet de dégradé.

- Les hortensias bleus…sont réservés aux terres acides, chez nous ils sont d’humeur changeante, violets à rose ; sauf dans certaines terres de jardin ancien jamais chaulées où la terre est devenue très noire…ou les terres sableuses. Un bleu souvent extraordinaire et  irréel  sur des plantes massives à la présence un peu écrasante.

LES ANNUELLES

- l’ipomée Heavenly blue : d’un bleu ciel lumineux, une grimpante à semer qui fait des cornets d’azur tout l’été. Sa cousine vivace, l’ipomée Learii aussi dénommée  indica qui fait rêver les nordistes n’est rustique que dans le midi où elle se montre très envahissante ; elle est interdite en Australie ! Une force de la nature : cultivée en serre ici, je n’ai pas su la maîtriser ! Elle est plus foncé, d’un bleu moins pur mais elle est sublime. Associée à l’autre sur un mur beige ou blanc, c’est un spectacle d’une rare beauté. Elle ne s’ouvre que le matin ou lors des journées ensoleillées…Vous serez prévenu !

-Félicia amelloide  petite marguerite bleur cobalt à cœur jaune.

- Lobélia : il en existe aujourd’hui de nombreuses  variétés, et certaines sont réellement bleues sans traces de mauve. Les plus spectaculaires  en cascades sont de véritables coulées de bleu pur en été dans les suspensions ; préférer les variétés comme « azuro » issues de boutures, bien plus florifères et durables.

 

- Le bleuet à fleurs doubles auquel on ne pense pas car il faut le semer  est d’un magnifique bleu dur lumineux, superbe près d’un mur blanc ; je me souviens du commentaire dépité d’une personne qui s’était précipitée pour le voir de plus près dans un jardin public en plein midi  tellement le bleu lui avait paru éblouissant… « Ah… c’est un bleuet ??»  Et oui ; pas de nom compliqué à l’aura de truc rare et cher…  Il fleurit longtemps et dans les terrains les plus ingrats; cette fleur au nom sans  doute trop familier est  rare dans les jardins ; elle peut pourtant rivaliser avec d’autres présentées comme des raretés exotiques qui n’ont pas le quart de sa prestance.

- La nigelle de Damas : la douce nigelle aux fleurs en étoiles doit être semée elle-aussi  tous les ans et elle reste belle quand elle est fanée ! »Miss  jeckyll » est plutôt grande et d’un beau bleu clair. Elle se ressème abondamment.

-Myosotis : celui qui se ressème à tout va dans nos jardins après avoir voyagé on ne sait trop comment n’a plus besoin d’être présenté, il  devrait cependant être davantage utilisé pour accompagner les grosses fleurs des tulipes et narcisses tardifs en potées. Les variétés des horticulteurs ont tendance à être plus bleues mais plus courtes aussi.

-  certaines  sauges (salvias) exotiques (elles viennent d’Amérique du Sud) Un peu à part car ni vraiment vivaces ni annuelles, sont de plus en plus prisées car vigoureuses et de culture facile ; elles ont des fleurs dont les couleurs sont souvent exceptionnelles. Et quand elles sont bleues elles ne passent pas inaperçues ; Salvia  uliginosa est d’un magnifique bleu ciel ; elle est grande (1m50) et croît rapidement. Elle disparaît à -5 degrés. Plus courte que la précédente (50 cm) Salvia patens ou sauge gentiane avec ‘Royal blue’ la bien nommée, est d’un bleu pur intense et  incomparable, un bleu roi qui n’a guère d’équivalent parmi nos vivaces. Elle fait grand effet avec des knifofia jaune citron (plus rustiques) et une graminée gris bleu, pour un été très « Mexique ». Elle croît très rapidement aussi mais elle semble malheureusement encore plus fragile que la précédente ;  Elle est cultivée en annuelle chez nous.  Salvia guaranitica black and blue ,ci-dessous, phénoménale, par sa taille et ses épis bleus et noirs est inoubliable. Elle fait un tabac auprès des amateurs. Fragile mais facile à bouturer. Nos sols humides l’hiver, plus que le froid leur sont fatals ; pour les plus assidus, protéger ces plantes de façon à ce que l’humidité n’atteignent  pas les racines pendant la saison froide en vaut la peine, et les bouturer en prévision!

 

Les plantes suivantes sont des plantes bijoux ou à biotopes particuliers réservées à des jardiniers avertis : penstemon  electric blue, corydalis elata, omphalodes , et gentianes au bleu légendaire .